Marie-Thérèse Dethan-Roullet

Marie-Thérèse Dethan-Roullet est née à Ars en Ré en 1870 dans une famille aisée.

 

Son oncle Gaston Roullet, entre autre peintre officiel de la Marine, lui donnera le goût de la peinture et des voyages. Dans ses premières années elle sera aussi aidée par Jules Noël (son oncle par aliance).

 

Ce goût pour les voyages va la mener, du nord au sud, de la Zélande jusqu'en Sicile. Cela en passant par Bruges, Rome, Sienne et Capri entre autre. Mais elle gardera toujours un attachement certain pour sa région d'origine et pour la Normandie. Plus particulièrement pour Honfleur.

 

La plupart du temps elle résidera entre Paris (rue Alphonse de Neuville) où elle avait un atelier d'artiste au dernier étage de l'hôtel particulier de son mari, et, Chérence, petite commune juste au dessus de La roche-Guyon et tout à coté de Giverny et Vétheuil. Tous ces villages étant très chers au coeur de bien des impressionistes. Cela entre les années 1900 (date de son mariage) et 1945.

 

Elle se caractérise réellement par la sensibilité aiguë au temps qui passe, aux modes, aux humeurs, une faculté d’accent rapide, sentimental et affectueux. Les meilleurs résultats sont vraiment ceux qui révèlent des lieux en un découpage instantané et dans une matière rapide et fluide, avec des lumières qui éclairent rapidement comme dans l’éclair d’un souvenir. Ce qui est intéressant par dessus tout réside dans l’évocation de certains lieux du nord entre la Normandie, la Bretagne et les Flandres, influencée par une sensibilité, un art de la lumière et par le « rivival » moyenâgeux du romantisme tardif, avec certaines inclinations directes à l’anecdote ou au goût mélodramatique lié au fondement du théâtre : églises gothiques, ponts, maisons aux hauts faits. dans la tradition de l’impressionnisme tardif, on peint aussi des natures mortes et surtout des fleurs avec le sens du battement de cœur, de la couleur dans la lumière. L’attention au temps qui passe, à la lumière, qui se fane et change la matière des choses, la tendre mélancolie. Elle plait quand le fusain ou l’aquarelle effrange et abolit les contours, fait surgir les formes sous la lumière, ou, grave comme la photo, des espaces aveuglés, les suspendant entre veille et rêve.


Contrairement à son oncle, qui peignit souvent des vues de Venise, envoûté par le charme de la ville, elle s’inspire pour sa part de Bruges, la Venise du nord et des Flandres : qu’on se souvienne des tableaux impressionnistes , religieux, avec de grands châteaux irréels et battus par les vents, souvent flanqués de moulins fantastiques et de maisons flamandes se mirant dans des canaux diaphanes.

 

C'est vraiment dans ses compositions florales que tout son talent explose. Elle va même y exprimer ses recherches techniques, abordant la technique pointilliste de Seurat et de Signac qu'elle eut l'occasion de côtoyer.

 

Elle n'aura comme descendance qu'un seul fils, né en 1904, et un petit fils qu'elle ne connaitra jamais puisqu'il est né en 1947.